Aujourd'hui je suis excité et matinal car enfin j'y suis arrivé !
Je me rends devant la cathédrale avec ma charriotte et de nombreuses photos sont prises devant pour immortaliser l'instant !! C'est la photo la plus importante du chemin avec celle qui m'a suivie pendant 69 étapes, dans les bons et mauvais moments. Je suis très heureux de l'avoir emmenée jusqu'au bout, elle fait partie de mon histoire .. ce qui fait que mon chemin n'a pas été banal.
Je retrouve des amis sur le parvis de la cathédrale, un ami Japonais, Birgritt, notre Norvégienne et bien sûr mes deux copains de route, André et Patrick. On a tous un peu de mal à se quitter !! C'est vrai, ce sont des personnes qui nous ont marquées et que l'on n’oubliera jamais car elles font partie de notre chemin.
En allant à l'accueil, pèlerin avec ma charriotte, je rencontre un journaliste de Pèlerin Magazine qui fait un reportage pour l'année Jacquaire, le magazine sortira en Juillet. Evidemment ma charriotte l'intéresse et surtout son histoire et bien sûr re - photos.. !
SANTIAGO - 9 Juin 2010 ( suite )
A 9h, j'arrive avec ma charriotte au rendez-vous donné pour son expédition mais là pas de responsable .. bref, en fin de journée, on trouve un compromis, je replie le plus encombrant de « l’attelage » et pour 35 €
la charrette est emballée, prête comme moi à retrouver sa maison.
La vie de tous les jours commence à prendre le dessus !
St jacques de Compostelle n'est pas le chemin, ce n'est pas non plus toujours ce que l'on attend, bien qu'étant prévenu par d'autres pèlerins, c'est surtout la fin d'une aventure extraordinaire.
La messe a lieu à midi et il ne faut pas la manquer ! En fait, on assiste à une belle messe. L'évêque est là, entouré d'une douzaine de prêtres. Il y a aussi une multitude de confessionnaux, une vingtaine avec chacun un prêtre.
Les quelques 200 pèlerins de toutes nationalités arrivés ce jour là sont noyés dans une énorme foule bruyante de touristes, principalement des espagnols.
Je suis un peu déçu du peu de considération que l'on porte aux pèlerins venus de si loin.
Santiago c'est le business qui prime .. Lourdes à côté ne lui arrive pas à la cheville.
Mais tout cela n'est pas important car le pèlerin a appris beaucoup sur le chemin !
On apprend principalement la tolérance, le partage, l’humilité envers ses semblables.
J’ai rencontré des personnes de 90 nationalités différentes, toutes portées par la même foi ou quelque chose d’inconscient qui les forcent à avancer pour se surpasser..
J’ai rencontré aussi beaucoup de souffrance chez ceux qui étaient confrontés aux problèmes de santé et qui étaient obligés de s’arrêter.
L’être humain est réduit à sa plus simple expression.. avancer, souffrir, tenir, aider, donner, recevoir, entraider les autres, cela n’a pas de prix.
Quand l’être humain est dépourvu de presque tout le confort, le chemin -peut être par réflexe de survie- le rendra meilleur et plus tolérant vis à vis de l’autre.
Je ne peux trouver d’explication, c’est le mystère du chemin de Compostelle.
C’est une belle leçon de vie et d’humilité que l’on reçoit.
Tous les jours un peu plus loin… peut-être !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire